Présidente de Familles Rurales
S’agissant des carburants, Familles Rurales a soutenu dès l’origine une aide ciblée ambitieuse à destination des ménages ne disposant pas d’alternative à leur véhicule pour se déplacer. La Première ministre semble enfin nous avoir partiellement entendus en mettant enfin en place une aide à laquelle seront éligibles plus de 10 millions de ménages. Nous regrettons néanmoins qu’elle ne prenne pas suffisamment en compte les classes moyennes, les chômeurs et pas du tout les étudiants ou les retraités. Que dire des spécificités de la ruralité, abandonnée des transports collectifs…
Proposer des alternatives aux territoires ruraux
Familles Rurales poursuivra donc ses efforts pour que la charge que représente la mobilité en milieu rural soit davantage reconnue. L’urgence est aussi de penser dès aujourd’hui à doter nos territoires d’alternatives au véhicule individuel (ré ouverture de gares, aménagements de pistes cyclables, rapprochements des services essentiels, fin de la fracture numérique…).
S’agissant de l’énergie, l’annonce de potentielles coupures d’électricité dès le début de l’année prochaine ne peut que nous interroger. Miser seulement sur l’électricité pour remplacer les énergies fossiles dont la fin est programmée pour le fioul mais aussi partiellement pour le gaz, est-il raisonnable ? Les éco-gestes constituent-ils « la » solution pour nous préserver des coupures ?
Pour Familles Rurales, nos décideurs doivent se réinterroger, nous devons massivement investir dans la rénovation des logements passoires mais aussi repenser les modes de chauffage en consacrant une plus large place aux énergies renouvelables, à l’électricité « verte » et mais aussi au gaz « vert » type biométhane lequel s’inscrit dans une logique d’économie circulaire puisqu’il est le fruit du recyclage de déchets. En attendant, ce mix énergétique et cette rénovation complète des logements passoires afin que l’énergie quelle qu’elle soit ne s’en échappe plus, Familles Rurales a eu à cœur de corriger une inégalité d’accès à l’aide publique. En effet, alors que les personnes se chauffant au gaz de ville et à l’électricité étaient couvertes par le « bouclier tarifaire », rien n’avait été prévu pour les familles qui se chauffaient au fioul ou au bois dont le prix avait également doublé. Le gouvernement a été sensible à nos arguments et a déclenché une aide spécifique, même si celle-ci n’était pas à la hauteur, pour ces 2 énergies en cette fin d’année.
L'inflation met en péril l'accès à une alimentation saine
S’agissant de l’alimentation, comment accepter qu’au 21ème siècle, en France certaines familles renoncent à une alimentation saine faute de moyens suffisants. Comment tolérer que 20 milliards d’euros soient dépensés chaque année à soigner des pathologies liées à l’obésité et à une alimentation inadaptée que nous pourrions éviter en « mangeant mieux » ? Au-delà de solliciter une aide dédiée à l’achat de produits sains à laquelle seraient éligibles les 9 millions de bénéficiaires de minimaux sociaux, Familles Rurales appelle de ses vœux un plan ambitieux visant une transition alimentaire qui n’a que trop tardé. Les fruits et légumes doivent retrouver une place importante dans nos assiettes, comme les légumineuses, le poisson sans oublier la viande en moindre quantité, les œufs, les produits laitiers ou encore les céréales. Les produits trop sucrés, trop salés, trop gras sans en être totalement bannis doivent demeurer l’exception. Il est question de santé publique. Pour y parvenir, il convient de redonner aux produits sains leurs lettres de noblesse, ce qui est bon pour notre santé l’est aussi pour notre palais.
Pour Familles Rurales c’est en travaillant pour un monde durable et socialement juste que les familles retrouveront du pouvoir d’achat. Ré inventer les mobilités, rénover les logements et se questionner sur notre mix énergétique, remettre les produits sains au cœur de nos assiettes, c’est ainsi que nous transformerons les difficultés qui nous touchent de plein fouet en solutions d’avenir tant pour nos territoires que pour les familles qui y vivent.
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